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Monnaie de mariage Je Ndani

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Monnaie de mariage Je Ndani

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Monnaie de mariage Je Ndani, Irian Jaya, Papouasie occidentale

Provenance : Collection privée, Ostende

Hauteur : 64 cm
Datation estimée : XXe siècle

Matériaux : Schiste vert, fibres végétales

Pierre traditionnelle de Papouasie décorée de fibres végétales et d’un tressage. La pierre pibit pibit, lorsqu’elle est féminine, est plate et porte des fibres formant une jupe.

Ces pierres je ou je puluen faisaient office de monnaies d’échange ou de dots de mariage.

Ci-dessous, extrait de “Faire connaître la culture Dani - La collection Hampton de la Tracing Patterns Foundation” publié dans le périodique de référence Tribal Art Magazine n°110 Hiver 2023, pp. 52-63. Cf. images annexes.

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© TRACING PATTERNS FOUNDATION

PIERRES, RICHESSE ET « BIG MEN »

“Hampton découvrit que la notion de richesse prenait dans la vallée de Baliem la forme d'objets de valeur et d'échange. On peut inclure dans cette catégorie les lames de hache et d'herminette, les cochons, les bandes de cauris appelées jerek et les pierres de richesse appelées je ou je puluen.

Certains, comme les cochons ou les lames de hache et d'herminette, avaient évidemment une valeur pratique, même si le soin avec lequel les lames de hache étaient réalisées par les Dani et leurs voisins démontre leur valeur d'œuvre de prestige. D'autres, dont les pierres de richesse, n'avaient pas de fonction utilitaire mais étaient destinés exclusivement à être conservés, montrés ou échangés. Ceux qui participaient à ces activites étaient les chefs traditionnels, les « Big Men ». La société dani était basée sur la méritocratie dans laquelle le statut de « big man » était acquis graduellement par une combinaison d'actes de bravoure pendant les guerres, de sagesse dans la gestion des affaires locales et l'accumulation de femmes, de cochons et de richesses. Les objets les plus importants étant les pierres je. Elles étaient polies, décorées, révérées et conservées délicatement emballées dans la maison des hommes. Elles étaient parfois utilisées lors des échanges dans la vallée mais étaient surtout exposées en masse à l'occasion des mariages et des funérailles, avant d'être distribuées en cadeau. Ces événements étaient l'occasion de cimenter des connections et de rappeler des obligations anciennes entre familles par le biais de dons rituels. Les hommes souhaitant se marier devaient accumuler des pierres de richesse et des lames de hache ou d'herminette afin de pouvoir s'acquitter du paiement de la dot. On peut souligner certaines similarités entre ces pratiques et les potlatchs d'Amérique du Nord, dans le sens où le statut social était lié à la capacité d'organiser des festins somptueux et de faire des présents, au lieu de simplement accumuler des richesses.

Toutes les pierres de richesse n'étaient pas semblables. Il en existait de deux types : une pierre de section plate appelée je, (jao chez les Konda Dani) d'aspect féminin, et une de section arrondie appelée je puluen considérée d'aspect masculin. Au sein de ces deux catégories, d'innombrables grades de qualité existaient, en fonction de la taille d'une part, du type de pierre, de sa couleur, du poli de sa surface et de l'absence de défaut. Des critères similaires existaient pour distinguer les outils, dont la qualité dépendait de leur aspect fonctionnel et de critères esthétiques. Les je puluen masculins ne présentaient généralement pas de décorations, même si l'on en trouve parfois, alors que les je femelles étaient ornées de jupes miniatures faites de fibres d'orchidées, de plumes d'oiseaux de paradis et d'autres matériaux, faisant écho aux jupes portées par les femmes dani.
C'est plus particulièrement le cas pour les pierres sculptées dans la terre précieuse roche verte pibit pibit.

Les pierres de richesse étaient des objets faits pour être vus, manipulés et appréciés. Comme Denise O'Brien l'observait :

Avant une cérémonie de mariage ou de funérailles, les hommes dani passaient des heures à arranger les pierres et à discuter de leur présentation. Ainsi, les pierres étaient déposées avec soin sur un long filet cérémoniel et sur un lit de feuilles. Après la cérémonie, certaines pierres étaient distribuées au sein des familles en fonction des liens et des obligations qui les liaient entre elles.

Parmi les je et les je puluen, quelques pierres étaient choisies pour être imprégnées d'un pouvoir spirituel spécial. Certaines conservaient ainsi les esprits d'importants guerriers défunts, alors que d'autres étaient investies des esprits du clan. Ces pierres-là étaient conservées à l'intérieur des cabinets ganekhe dans certaines maisons des hommes. Elles étaient la source du pouvoir spirituel et le seul fait de se trouver à proximité de ces pierres permettait au pouvoir d'être transféré à de petits talismans portatits qui apportaient bonne fortune à leur propriétaire, ainsi qu'à des pierres de guérison et à d'autres objets utilisés dans les rituels médicinaux. Parmi les hommes importants de la société dani, nombre d'entre eux étaient aussi guérisseurs. Ils possédaient certains objets sacrés rassemblés sous la forme de « kit de pouvoir », dont Hampton a documenté le contenu avec précision (FIG. 20 et 21). Une partie importante des écrits de Hampton concerne l'utilisation et l'importance de ces objets sacrés, qui avaient rarement été observés par des étrangers avant lui.

Les Dani n'étaient pas les seuls dans la région à créer et à utiliser des pierres de richesse. Leurs proches voisins, les Yali, utilisaient également des pierres de façon similaire, même si leurs critères esthétiques différaient. De plus, ils peignaient leurs pierres, connues sous le nom d'owili, de motifs géométriques de couleur ocre.”