Hache de parade, Kilonda, Nsapo, Songye, R. D. Congo
Provenance : collection Loiseau & Zajega
Datation estimée : première partie du XXe siècle
Matériaux : cuivre, bois

Cette hache africaine, composée d’une lame et d’un manche, est une arme de taille. Elle sert à fendre. Outil ou arme de guerre, elle est difficile à manier car déséquilibrée par le poids de sa lame. Elle est utilisée dans le combat rapproché ou peut être lancée. Mais ici s’arrêtent les considérations guerrières, car les haches qui nous intéressent dans cette analyse sont les haches de prestige et d’apparat, même si la forme basique est inspirée d’une arme effective.

Les haches Kilonda, bien connues des collectionneurs d’armes africaines et d’art tribal, sont généralement dénommées hache Songye. On les retrouve en effet au Maniema, Kasaï, nord Katanga, dans la province actuelle du Lomami en R. D. Congo.
Les haches Songye se retrouvent en grand nombre dans les musées comme en attestent certaines cartes postales, ainsi que dans les collections privées. Certaines servent de monnaie d’échange, mais si elles sont d’abord des symboles d’autorité reflétant le prestige des chefs, elles sont aussi des insignes remis aux émissaires témoignant de leur pouvoir.

Les lames en cuivre ou laiton, sont le fruit d’un travail délicat, elles ont la même structure que celle en fer : tranchant, bords renforcés et fixation. Pour les décors, on retrouve les lignes, points et parfois des trous. Le cuivre permet la réalisation de motifs en forme de têtes. Le bas du manche est évasé faisant butée pour une meilleure préhension, la partie supérieure est renflée en forme de bulbe aplati, traversé par la tige de fixation de la lame. Le manche est recouvert de feuilles de cuivre fixées sur tout le manche par des pointes de cuivre.

Ces informations sont tirées de l’excellent ouvrage de notre ami Luc Lefebvre & Danny De Waele, Kilonda, haches des Songye et voisins, 2011.