Masque Mukuyi / Okuyi / Mukudj, Punu, Gabon
Provenance : A. Fischer, Royaume-Uni
Datation estimée : 1930 -1940
Matériaux : bois, pigments

Sous les yeux clos, étirés en amande, et comme gonflés par le sommeil, les pommettes haut placées s’arrondissent, les ailes du nez s’épanouissent au-dessus des lèvres finement ourlées et à la pigmentation d’origine de couleur rouge, le front est quant à lui vierge de toute empreinte. La coiffure est élaborée en forme de casque et relevée sur le sommet en une coque, les coiffures des masques contenaient peut-être une signification liée à l’âge ou au statut, mais elles reflètent également les modes adoptées autrefois par les femmes et les hommes Punu.

Les Punu sont l'un des groupes majeurs de ce qui est aujourd'hui le Gabon. Ils occupent de façon diffuse un vaste territoire dans le sud-ouest du pays. Les Punu se considèrent davantage en tant que clan et pas en tant qu'individus. Si le masque Mukuyi représentait une forme d'expression commune à de nombreux groupes régionaux apparentés (Eshira, Lumbu, Masango), on l'associe à l'identité culturelle Punu depuis l'indépendance nationale.

Ces masques participaient autrefois à des rites qui, relatifs aux funérailles, aux levées du deuil, à la naissance de jumeaux et à l’initiation d’adolescents, réunissaient, à ces occasions, des membres d’un clan ou d’un lignage. La couleur blanche est due au kaolin appelé pembé, liée au monde de l’au-delà ; elle est largement utilisée partout au Gabon lors de différents rituels.  

Les yeux mi-clos sont également caractéristiques de ce type de masque qui incarne l’esprit d’un ancêtre féminin et avait ainsi pour fonction de relier les vivants aux morts, avec un rôle de captation des forces occultes de ces derniers. Les masques étaient portés par des hommes membres du Mwiri. Cette confrérie commune à plusieurs peuples était très active chez les Punu. Elle devait veiller au respect des règles sociales, à la propreté des espaces communautaires, au comportement moral des habitants et à punir tout manquement.