Art Africain
Figure-poteau Ngbandi Ngbirondo
Figure-poteau Ngbandi Ngbirondo
Figure-poteau Ngbirondo, Ngbandi, R. D. Congo
Provenance :
Collection privée, Belgique
Galerie D. Claes, Bruxelles
Ref. Yale University ao-0153269-001
Datation estimée : première moitié XXe siècle
Hauteur du buste visible : 53 cm (hauteur avec support 82 cm)
Matériaux : bois, métal
Cette étonnante statue-poteau africaine Ngbandi Ngbirondo est fichée dans son support, masquant sa partie inférieure de forme conique.
La demi-figure remarquablement sculptée présente toutes les caractéristiques des pièces maîtresses d’art africain Nbandi : un crâne en pointe, menton pointu légèrement porté vers l’avant, se plaçant dans l’axe de l’arête nasale. Cette dernière est joliment crénelée.
Anciennement, la chevelure des hommes et des femmes de ce groupe ethnique était rasée au dessus du front, formant un V inversé.
Cette statue était placée à proximité de la case toro réservée au culte des ancêtres. C’est ce que l’on observe sur la photo jointe prise vers 1920-1925 par le missionnaire belge Basiel Tanghe, seule source importante d’informations concernant les traditions des Ngbandi.
Les Ngbangi croyaient en un être suprême appelé Nzapa, créateur des grands esprits dont l’un produisit l’ancêtre du peuple Ngbandi. Nzapa n’est jamais représenté dans l’art tribal Nbandi ni n’est vénéré. Il délègue ses pouvoirs aux grands esprits en charge, par exemple, de la fécondité des femmes.
Les âmes d’ancêtres appelées toro demeuraient dans de petites huttes éponymes constituées de six à huit bâtons fourchus d’environ un mètre de haut plantés dans le sol et surmonté d’un toit en paille ou en feuillages. Chaque famille en possédait une afin d’y présenter des offrandes et y implorer la bénédiction des ancêtres.
La statue-poteau (figure ou demi-figure se terminant en cône) qui était quelques fois placée à côté n’était pas elle-même une représentation d’ancêtre mais participait aux rites et évènement familiaux. Bien qu’on lui attribue le nom de ngbirondo, d’autres statues utilisées dans d’autres cadres portent aussi ce nom. Cela peut se traduire par “effigie en bois (ou en terre) vénérée en tant qu’esprit”.