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Nos articles de blog consacrés à des événements et des lieux liés de près ou de loin au domaine de l’art tribal africain.

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Une première pour les Arts Premiers - Fine Art Fair Wavre 2024

Administrateur Administrateur

Depuis 40 ans, la famille Defossé est investie dans l’organisation de foires internationales dédiées aux arts et antiquités en Belgique et au Luxembourg, plus précisément à Hasselt, Anvers, Luxembourg et, pour la seconde fois, à Wavre.

Forte du succès de la première édition de la Fine Art Fair en 2023 au hall de la Sucrerie à Wavre, de nouvelles galeries sont venues étoffer la diversité de l’offre parmi lesquelles la nôtre, Galerie Loiseau & Zajega, en tant qu’unique représentante des arts premiers.

En conclusion de cet évènement ayant attiré plusieurs milliers d’amateurs, collectionneurs et curieux, nous pouvons affirmer que notre sélection d’œuvres variées d’art tribal d’Afrique, d’Océanie et du Grand Nord a suscité un vif intérêt en particulier de par la cohérence de son mariage avec les œuvres de Niki Robette , artiste contemporaine pluridisciplinaire bruxelloise.

Teintes, matériaux et formes se répondaient avec une rare adéquation.
Le travail de Niki Robette se décline sur de nombreux matériaux, généralement pauvres, avec pour fil conducteur l’incrustation et le retrait de matière formant d’étonnants reliefs.
Encre de Chine, cuir, toile de lin, carton entraient en résonance avec la stylisation, les teintes et formes de statues et masques du Gabon, du Congo, du Cameroun ou encore d’objets d’art de Polynésie, de Mélanésie et d’Australie.

Herminette Nsesu Pende ; Offrande funéraire Kuba ; Couteau Musede Kota ; Monnaie Je Ndani ; Couteau Sami ; Couteau Momvu ; Peigne Yao

Cimier africain Widekum, Cameroun

Tête Kuyu Kébé Kébé

Petite visite de Pascal Duquenne sur le stand, avec Jean-Pierre Defossé

Statue Bwende, Congo Brazzaville

Encore de Chine de Niki Robette & Buste Mbo Mbete

Fétiche Bunduki Kongo Woyo - fin XIXe / début XXe siècle

Un peu de verticalité offerte par l’art océanien devant Outre-monde, Niki Robette

Préparatifs et montage du stand Loiseau & Zajega avec Niki Robette

La collection d'Art Africain du Musée Rietberg à Zürich

Administrateur Administrateur

Dans la foulée de notre visite au Museum der Kulturen Basel (MKB) en fin d’année 2023 dont nous partagions les images avec vous dans le billet de blog précédent, nous vous proposons de gravir la colline verdoyante d’Enge où se situe la villa Wesendonck, sur les hauteurs de Zürich, pour y découvrir les chefs-d'œuvre d’art tribal africain du Musée Rietberg.

Bâtie dans les années 1850, cette demeure est le siège du Museum Rietberg dont les collections d’arts premiers font partie des plus grandes et des plus notables d’Europe. On y dénombre plus de 28 000 oeuvres.

1. Statue porteuse de coupe Luba Mboko, atelier de Kabongo, avant 1939, acquis par Hans Himmelheber.
2. Masque Chokwe mwana pwo, Angola, avant 1938.

Parcours d’Afrique

La collection d'art africain du Musée Rietberg constitue un élément important de ses diverses collections, présentant une riche gamme d'objets qui couvrent les diverses cultures et traditions artistiques du continent. La collection du musée comprend des objets provenant de diverses régions, offrant un aperçu complet des expressions artistiques des différentes communautés africaines. Nous allons donc découvrir un riche ensemble de masques d’Afrique de l’Ouest, suivi de véritables chefs-d'œuvre de République démocratique du Congo et du Gabon ainsi que quelques pièces du Cameroun et du royaume Bénin.

Les masques jouent un rôle important dans de nombreuses cultures africaines, souvent utilisés dans les rituels, les cérémonies et les spectacles.
La collection du musée Rietberg comprend une gamme variée de masques, chacun ayant sa propre signification symbolique. De plus, des sculptures en bois et en bronze sont présentées, illustrant la vaste diversité des formes et des teintes des arts premiers d’Afrique.

Arts et culture Senoufo

Les Sénoufo disposent d’une société secrète appelée poro garante de l'équilibre économique et des interactions sociales dans le village. L’association poro est composée d’hommes du même âge hommes qui s’isolent, à l’abri des regards des non-initiés.
Le poro n'a lieu que lors des rituels funéraires avec des masques impressionnants ainsi qu’avec les figurines degele : les hommes initiés, le corps enveloppé dans des linges en coton frappent de manière le sol avec les degele. Selon un rituel strictement réglementé, l’arrivée du membre de l’alliance dans le « village de l’au-delà » est annoncé. Le rituel symbolise le départ de l’âme du défunt vers le monde des ancêtres.

A droite : Masque cimier serpent Baga, Guinée

Arts et cultures des complexes ethniques de Côte d’Ivoire

Dans la plupart des villages Guro, Dan et Baoulé, différents personnages masqués dansent encore aujourd'hui. Il existe deux catégories de masques : les masques liés aux cultes exclusifs et ceux liés aux divertissements qui pouvaient être vus par toute la communauté.
Les masques utilisés dans les rituels appartiennent à certaines grandes familles ou associations d'hommes. Certains d'entre eux ne sont pas autorisés à être vus par des étrangers. Ils ne sont sortis qu'en cas de décès d'un membre respecté de la famille du propriétaire ou lorsqu'une occasion importante est célébrée dans le village. Pour ce faire, les femmes et les enfants sont préalablement avertis de rester chez eux pendant les danses masquées.
Le masque traditionnel deangle des Dan présente un visage féminin à l’esthétique rayonnante. Les masques deangle se produisent dans le camp d'initiation destiné aux garçons. Ceux-ci, afin de passer à l’âge adulte, partent vivre dans un camp à l’écart du village, séparés de leurs familles.

De gauche à droite :
Masque Djimini, Côte d’Ivoire, fin XIXe - début XXe siècle
Masque Senoufo kodal, atelier de Korhogo, XIXe ou début XXe siècle
Masque Dan deangle, Libéria (Nyor Diaple), 1920’s
Masque Dan bagle, Libéria, 1900’s

Centre : Masque Gouro zamble, Côte d’Ivoire
Droite : Masque Gouro gu, Côte d’Ivoire

Gauche : Masque Gouro zuhu, Maître des Duonou, 1910-1930
Droite : Masque Gouro zuhu, Maître des Yasoua, 1920-1940

Art et culture Songye

Les figures tribales des Songye appartiennent au culte du nkishi et possèdent des pouvoirs conférés par les divinités. Les “statues de pouvoir” des Basongye sont magiquement chargées afin de prémunir leur propriétaire contre le mauvais sort et la maladie dans le cadre de rites divinatoires.
Il en existe de diverses dimensions. C’est le féticheur nganga qui accessoirise la statue pour en faire un fétiche magiquement chargé.
Dans le but de renforcer l'effet des figures nkishi, des accessoires leur sont ajoutés : on les trouve généralement au dessus du nombril où sied une cavité circulaire dans laquelle la charge est insérée.
Fréquemment, d'autres objets tels que des anneaux et clous métalliques, des miroirs, des peaux d'animaux, colliers de perles ou peau de serpent sont attachés sur la statue, en plus d’une patine souvent grasse suite à de multiples libations.

Statues Songye nkishi, R. D. Congo, 1900’s

Masques Yaka, masque Pende, et masque Songye, R. D. Congo

Statues Bena Lulua, Maître de la région de Lula, R. D. Congo, 1900’s

Repose-tête Yaka, R. D. Congo, 1850-1900

Récipients figuratifs, Zande, R. D. Congo, XIXe siècle

Harpes Mangbetu, R. D. Congo, 1850-1900

Cuillère Mangbetu, R. D. Congo, fin XIXe - début XXe siècle
Jarres figuratives Mangbetu, R. D. Congo, XIXe siècle

Diverses œuvres de République démocratique du Congo

Art et culture Fang

Les statues traditionnelles des Fang siégeaient sur des boîtes en écorce dans lesquelles les ossements des ancêtres étaient conservés. Ces « gardiens de reliquaires » étaient régulièrement oints d’huile de palme, générations après générations.
Nombre d’entre eux, tels les exemplaires présentés dans les collections du musée Rietberg, portent encore les stigmates gras de ces applications répétées.
Les villageois honoraient également leurs défunts avec des offrandes afin d’obtenir leur soutien depuis l'au-delà.
Ces rituels funéraires furent proscrits et fermement combattus par l’autorité coloniale française au Gabon, jusqu’à leur abandon par les populations locales.
Ces statues Fang appelées eyema byeri font certainement partie des objets les plus célèbres de l’art africain. Leurs jambes courtes mais puissantes, aux muscles joliment sculptés, sont caractéristiques avec des cuisses et des fesses fortement accentuées.
De nombreuses variantes stylistiques existent au sein du corpus artistique Fang selon les régions et sous-groupes de l’ethnie.

De gauche à droite :
Gardien de reliquaire Fang Betsi eyima byeri, Gabon, XIXe siècle
Gardien de reliquaire Fang eyima byeri, Guinée équatoriale, avant 1935
Tête Fang Añgokh-Nlô-Byeri, Gabon, avant 1920
Gardien de reliquaire Fang Mvai, Gabon, XIXe siècle

La question de la provenance

Le Musée Rietberg est activement engagé dans des recherches de provenance depuis 2008, un processus par lequel il examine de manière critique non seulement sa collection mais aussi sa propre histoire.

La figure fondatrice de l'institution, le collectionneur Eduard von der Heydt, a longtemps dominé l'histoire du musée et les relations possibles entre le national-socialisme et ses acquisitions d'art de l'époque.

La période 1933-1945 qui concerne aujourd'hui la collection de l'institution a déclenché les recherches de provenance du Musée Rietberg. Cependant, d’autres histoires sur la collection ont émergé, liées au commerce mondial de l’art, à la violence du colonialisme et aux relations de pouvoir inégales.

Statues et maternités de R. D. Congo et de République du Congo

Aujourd'hui, la recherche de provenances au Musée Rietberg se concentre largement sur les contextes d'acquisition dans les pays d'origine, sur la reconstitution des collections sources, sur le marché de l'art et sur les biographies des personnes impliquées dans tous les aspects du passé d'un objet.

Les œuvres d'art et les histoires sur leurs origines ne sont que le point de départ d'un examen approfondi, d'autant plus important que pratiquement aucune d'entre elles n'a été créée pour être exposée dans un musée. Une partie importante du spectacle est la reconstitution des chemins individuels qu'ils ont suivis pour y arriver.

Siège de chef Hemba, R. D. Congo, XIXe-XXe siècle

Statue de maternité Kongo Yombé phemba, , R. D. Congo, XIXe siècle

Centre : Statue masculine, Maître de la région Bwende, Congo Brazzaville, XIXe siècle

Statue de maternité Yombé phemba, Maître de Boma-Vonde, R. D. Congo, mi-XIXe siècle

Gauche : Statue Bembé avec charge magique sur le dos, Congo Brazzaville, début XXe siècle
Droite : Statue Bembé, Congo Brazzaville, XIX siècle

Vue latérale permettant de découvrir une imposante charge magique.

Coupes figuratives Kuba, R. D. Congo, XIXe siècle

Statue d’ancêtre Kasingo, R. D. Congo ou Tanzanie, XIXe siècle

Statue d’autel funéraire Kongo Yombé bitumba, R. D. Congo ou Congo Brazzaville

Face à Face - Art africain et sculptures de Johan Baudart

Administrateur Administrateur

Les arts premiers se marient à l’art contemporain

Du 17 novembre au 11 décembre 2022, la galerie avait le plaisir de faire découvrir à Nivelles le travail de Johan Baudart au travers de sculptures en acier et de dessins ; lui-même passionné d’art africain et de ses formes toujours surprenantes.

La galerie présentait un face à face entre ces objets d’arts d’Afrique parmi lesquels des masques et statues Songye, mais aussi Dogon, Luena, et des fétiches Teke pour ne citer que quelques exemples.

Aux formes et patines rituelles, les courbes et teintes brutes de l’artiste offraient une belle réponse pleine de cohérence.

L’occasion de revenir en images sur cet évènement qui fut un grand succès amenant les amateurs d’art contemporain à entrevoir la richesse des arts premiers.

Crédits photo Karolyn Delisé-Hanse / Loiseau & Zajega

Visite au Musée Africain de Namur

Etienne Z

Divers masques africains. Pende, Yaka, Suku, Ngeendé, Luba, Kongo, Chokwe : autant d'ethnies représentées.

Un bref historique

Pour présenter le Musée Africain de Namur, un petit retour en arrière s'impose. On remonte à l'impulsion coloniale lancée par Léopold II pour l'ouverture de voies destinées à permettre l'accès au plus profond du continent africain, et en particulier du Congo.
Cet appel à l'exploration a suscité l'intérêt de pas mal de personnes dont des Namurois. Tous n'en revinrent pas indemnes voire pas du tout, et les survivants se rassemblèrent pour former une association sous le nom de "société d'études et d'intérêts coloniaux".
Au fil des années et toujours dans l'optique de faire découvrir l'Afrique et plus particulièrement le Congo à tout un chacun, l'idée de la création d'un musée germa pour se concrétiser en 1912.
La structure changea plusieurs fois de nom dans les décennies qui suivirent et l'implantation du musée fut plusieurs fois déplacée pour finalement se fixer dans la caserne Léopold (dite des lanciers) dans le centre de Namur.
Progressivement, les collections du musée se sont enrichies grâce à des dons à la fois de la famille royale, de pères missionnaires, de personnalités militaires, d'anciens coloniaux ainsi que grâce à des mécènes.

Des masques africains mais pas seulement

La première salle du musée permet de se plonger à la fin du XVIIIème siècle. À renfort de cartes de l'Afrique établies au fur et à mesure des années, on observe le découpage des territoires et l'exploration progressive des contrées jusqu'alors vierges de toute colonisation occidentale. En parallèle sont présentés les portraits, journaux de bord, carnets et historiques des diverses expéditions effectuées par de grands noms comme Stanley, Vrithoff, Ramaeckers,...
Une introduction historique bien utile à la compréhension des liens qui nous unissent encore aujourd'hui au Congo.

Dans les salles qui suivent, le visiteur découvrira bien sûr des objets ethniques comme des masques, des statues, des bronzes et divers objets usuels (instruments de musique, vanneries,...). Sur les murs est exposée une impressionnante collection de couteaux de prestige, de lances et d'arcs d'une rare variété ayant appartenu à Josué Henry de la Lindi, une bonne centaine de pièces dont ses descendants ont aimablement fait don au musée. Une collection qui ravira sans aucun doute tout amateur d'armes tribales authentiques.
Sanza, tambours à fente et divers oliphants en ivoire et os sont aussi présentés.
Plusieurs vitrines permettent quant à elles de faire découvrir au visiteur la variété des masques africains congolais à travers plusieurs pièces emblématiques comme les masques de guerrier Salampasu, les masques Pende (Mbangu, Mbuya,...), Chokwe, Suku et Yaka,... De petites figurines Kongo, Chokwe et bien d'autres encore sont visibles. Si des étiquettes sont présentes pour identifier les pièces, on regrettera l'absence de catalogue du musée offrant un complément d'information pour toutes les pièces présentées. Des visites guidées didactiques sont cependant proposées par le directeur-conservateur M. François Poncelet qui parvient à capter et maintenir l'attention du public sur tous les aspects qu'il développe, ni trop ni trop peu, tout en chassant les idées reçues sur l'art primitif. J'en veux pour exemple la petite anecdote concernant l'un des masques Chokwe n'ayant aucun lien avec une quelconque initiation mais simplement sculpté pour se moquer de l'apparence des colons blancs et de leur prétention.
M. Poncelet démontre par là que les objets d'art africain n'ont pas nécessairement une portée rituelle mais participent à une forme d'expression et de communication des individus.

Une réflexion contemporaine

Une volonté de réflexion sur ce passé délicat
— F. Poncelet, conservateur-directeur

L'ombre de Léopold II sur le Congo, une belle métaphore.

Si la seconde salle comporte un buste de Léopold II triomphant, la triste réalité a rattrapé la réputation de ce personnage — auparavant présenté comme héros — à cause des exactions commises par son administration dans le cadre du pillage des richesses naturelles et l'exploitation systématique des tribus locales. 
On appréciera que le musée ait choisi d'assumer pleinement cet héritage avec ses bons et ses mauvais aspects, et présente plutôt une volonté de réflexion sur ce passé délicat. La démarche va plus loin puisque c'est selon cette réflexion que le directeur choisit de faire découvrir au public la salle dédiée aux richesses naturelles du Congo avec un accent tout particulier mis sur les richesses géologiques et minerais précieux pillés de longue date par l'Union minière puis indirectement par les multinationales peu scrupuleuses par l'entremise de groupes armés.

Ainsi, M. Poncelet fait ou refait la lumière sur le lien étroit entre les gadgets high-tech de notre vie quotidienne et les problèmes humanitaires qui en découlent dans ces lointaines contrées. On notera la présence de "croisettes du Katanga" à la fois objets rituels et monnaies de cuivre.
On le voit jusque là, le musée n'a pas pour vocation d'être focalisé sur l'art africain. Une belle superficie est d'ailleurs réservées à la nature et à l'énorme biodiversité vivant dans ce pays aux régions tantôt planes, clairsemées et sèches, tantôt montagneuses, boisées et humides. De nombreux spécimens de toutes sortes forment un petit musée des sciences naturelles du Congo.

"Croisettes du Katanga"

Le Musée Africain de Namur ne doit donc pas être envisagé comme un musée d'art ou d'ethnographie au risque de décevoir, mais plutôt comme un lieu de mémoire retraçant depuis les débuts de la colonisation jusqu'à nos jours le lien qui nous unit au Congo. Les objets ethniques sont néanmoins présents et conservent un intérêt pédagogique, tout comme le reste du musée.
Pour visiter ce lieu : Rue du 1er Lanciers 1, 5000 Namur, Belgique.
https://musafrica.net/